Loi sur l’immigration ou la communauté française entre deux feux – LFCI N°47 – 11/01/2024

Loi sur l’immigration ou la communauté française entre deux feux – LFCI N°47 – 11/01/2024

Il est des sujets qui divisent la société dès lors qu’un principe fondamental est remis en question : celui d’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion (Article 1 er de notre Constitution du 4 octobre 1958), un principe largement battu en brèche par le texte sur

Il est des sujets qui divisent la société dès lors qu’un principe fondamental est remis en question : celui d’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion (Article 1 er de notre Constitution du 4 octobre 1958), un principe largement battu en brèche par le texte sur l’immigration que l’Assemblée nationale a voté en décembre dernier.

Cette loi restreint de façon drastique les conditions d’entrée et de séjour des étrangers non
européens sur notre sol : ainsi, l’ouverture des droits aux allocations familiales, aux APL et à l’allocation personnalisée d’autonomie est désormais soumise à condition d’emploi. Il en va de même pour le droit opposable au logement. Ainsi les conditions du regroupement familial sont durcies, l’étranger malade ne peut plus avoir accès à un titre de séjour et les étudiants étrangers doivent verser une caution pour « frais d’éloignement » pour venir en France. Ainsi le droit du sol n’est plus automatique pour être naturalisé Français. Enfin, la déchéance de nationalité revient sur la table, étendue cette fois à certains crimes de droit commun.

Passons sur les calculs politiques qui ont conduit le Président de la République à soumettre des mesures dont il sait pertinemment que la plupart d’entre elles risquent d’être retoquées par les sages de la rue Montpensier… Inconstitutionnelles ou pas, ces mesures sont discriminatoires. Si elles sont appliquées, elles mettront encore davantage en porte à faux une communauté française en Afrique déjà fragilisée par le contexte géopolitique actuel.

Si on ajoute à cela qu’au sein des familles binationales, certains Français feront eux-mêmes les frais de ces nouvelles dispositions, c’est la double peine. Quant à la déchéance de nationalité, ce qui est inquiétant, c’est de considérer que la France ne pourrait pas ou ne pourrait pas assumer d’engendrer elle-même des terroristes ou des criminels de droit commun, comme si à contrario tel ou tel héros venu de nulle part devait forcément devenir français. Comment expliquer tout cela aux populations qui nous accueillent ? Une conception bien éloignée de nos valeurs de tolérance, de partage et d’ouverture au monde…

Christophe Kassi, Président de Français du monde section Côte d’Ivoire.

Pour indication voici le détail des votes des députés et des sénateurs représentant les Français de l’étranger

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