Le 8 avril au Bushman à l’occasion de la deuxième édition des Cafés du monde, nous avons discuté égalité de genre en Côte d’Ivoire avec la professeure Danièle Lezou Koffi, Vice Doyenne de la faculté de langue, littérature et civilisations de l’université Houphouët Boigny entourée des docteures Valérie Konin Kouassi et Marilyse Kouadio. La première nous a montré comment nos discours incorporaient les assignations de genre. A partir de faits et de chiffres, les deux autres ont montré la réalité en Côte d’Ivoire : quelques avancées dans les textes et les intentions politiques, beaucoup de retards dans les pratiques et la mise en œuvre concrète des politiques publiques. Déconstruire les discours, changer les mentalités, questionner les cultures locales et les religions pour les changer de l’intérieur, modifier les rapports de force, mieux éduquer, revoir les programmes scolaires, combattre les stéréotypes ou lutter pour l’égalité réelle, autant de stratégies qui ont été débattues pour que l’égalité entre les femmes et les hommes ne soit pas un slogan mais une réalité pour celles et ceux qui vivent en Côte d’Ivoire et au-delà, dans le monde. Des progrès sont enregistrés, mais le chemin est encore long.  Des points de vue différents, parfois divergents, voire opposés, structurés autour des divisions hommes et femmes, Européens et Africains, juniors et seniors, se sont exprimés ce soir-là. Autant d’intersectionnalités, pour reprendre le vocabulaire des études sur le genre, qui ont enrichi les débats et montré la complexité d’une question enchâssée dans la réalité des rapports sociaux.