Jusqu’en 2019, à cette époque de l’année, beaucoup d’entre nous préparions notre retour en France pour les vacances d’été. La fin de l’année scolaire, les congés, le besoin de voir la famille et les amis, de faire une coupure, toute cette réalité de notre vie de Français vivant à l’étranger faisait de cette période un moment généralement heureux de petits projets, d’espoirs et de retrouvailles. Nous fêtions également les réussites au bac de nos enfants. Ce quotidien de juin est en train de se fracasser sur la réalité d’un avenir incertain. L’épidémie continue de circuler, nous connaissons tous quelqu’un de notre entourage qui est atteint. Aujourd’hui en guise de programmation de voyage pour les deux mois à venir, nous gérons les informations contradictoires, les contre ordres, les annulations de vols, les bruits, les rumeurs, et l’absence de renseignements sourcés et fiables. Planifier son aller-retour pour la France relève de la cartomancie. Pour le bac nous nous posons des questions sur l’égalité de traitement entre tous les bacheliers pour l’obtention du diplôme après cette année éprouvante sur le plan pédagogique. 

Jusqu’ici notre association a accompagné beaucoup de ressortissants français qui pour des raisons de nécessité devaient rentrer en France dans le cadre des vols « commerciaux humanitaires ». Nous les avons aidés dans leurs démarches et dans les contacts avec les services consulaires qui doivent, toujours maintenant, faire face à un afflux de demandes de départs. Nous avons écrit deux fois au consulat pour lui demander des précisions sur la gestion des priorités d’accès aux places sur les vols affrétés par Air France avec l’accord des autorités ivoiriennes. De nombreux Français bloqués ou malades ont pu rentrer. Pour les futurs bacheliers nous avons organisé des réunions d’information post bac. 

Aujourd’hui sur le plan des vols la situation est différente. Plus grave dans une certaine mesure. Un très grand nombre de Français vivant en Côte d’Ivoire veulent voyager dans les deux mois qui viennent, les frontières européennes s’ouvrent et les consignes sanitaires en France s’assouplissent. De leur côté nos concitoyens européens en Côte d’Ivoire estiment que le consulat de France et Air France n’ont peut-être pas joué suffisamment la solidarité européenne. Nous avons donc décidé d’écrire à la compagnie Air France en Côte d’Ivoire pour lui demander des informations fiables sur la gestion de la situation et les perspectives de vols dans les semaines à venir. Pour l’obtention du bac nous interrogeons l’Association de l’enseignement du français à l’étranger (AEFE) sur les critères qui ont amené à permettre aux élèves de certains établissements non homologués au niveau du lycée de bénéficier du bac sur la base du livret scolaire et pas à d’autres.