Homosexualité : titre provocateur mais assumé

« Homosexualité : fabrication locale ou produit importé ? », tel était l’intitulé de notre Café du Monde du 15 mai dernier à la Fabrique culturelle. Une formulation qui a provoqué une (saine) controverse…

Les « Cafés du monde » sont des apéro-débats sur des sujets sociétaux sensibles. Choix éditorial de l’organisation : pour susciter des réactions, les thématiques peuvent être posées de façon provocatrice. Mais on ne peut pas se risquer à cet exercice sans un minimum d’explications. L’intitulé du débat du 6 mars dernier (« Religions en Afrique : foi ou mauvaise foi ? ») n’avait suscité aucune confusion, mais pas cette fois-ci.

Concernant l’homosexualité, sujet pour le moins tabou en Côte d’Ivoire, il s’agissait dans notre esprit de déconstruire certaines idées reçues comme faire l’amalgame avec la pédophilie ou la zoophilie, considérer l’homosexualité comme un délit (ce qui n’est pas le cas dans la juridiction ivoirienne), une maladie ou encore une pratique importée par l’occident. C’est justement à cette dernière idée reçue (fréquente en Côte d’Ivoire) que renvoyait l’intitulé de notre thématique : « Fabrication locale ou produit importé ?».

Quelques lignes permettant de contextualiser notre affiche auraient sans doute évité certaines incompréhensions au point de considérer que ce titre accrocheur pouvait être… homophobe ! Du moins chez ceux qui ne savent pas qui nous sommes et qui ne connaissent pas les valeurs que nous défendons.

Nous tenons à nous excuser auprès de tous pour ce malentendu que nous n’avons pas su éviter. Pour
autant, cette controverse nous rassure car les réactions vont plutôt dans le bon sens. Nous sommes bien loin des manifestations hostiles voire haineuses que suscite encore trop souvent l’homosexualité.

A part ça, le discussion a bien eu lieu. Nous remercions chaleureusement Assian Agnès Chantal, enseignante chercheuse à l’Université FHB, pour son intervention très éclairante sur la problématique de l’homosexualité en Côte d’Ivoire. Merci à ceux qui ont accepté d’apporter leur témoignage et à tous les participants qui ont contribué à la qualité exceptionnelle de ce débat.

Nous y reviendrons, de façon sans doute plus pédagogique mais nous y reviendrons. Car ces sujets tabous sont beaucoup trop occultés dans notre société. A travers les « Cafés du monde », ce sont la tolérance, la compréhension de l’autre et le vivre ensemble qui sont en jeu.