Les chimpanzés sont comme la tête de gondole touristique pour visiter la forêt de Taï, la plus grande forêt protégée de Côte d’Ivoire (4500 km2). Du 26 au 29 décembre avec un ami de passage, deux adhérents de l’association, Vincent Beligné, agro forestier et Christophe Courtin (secrétaire de la section) ont testé pour vous les prestations offertes par le campement écotouristique installé dans la forêt de Taï, aménagé et géré par la Wild Chimpazee Fondation, à deux heures de marche de l’entrée. Vincent Béligné, travaille et crapahute dans les forêts ivoiriennes depuis 40 ans, on ne pouvait rêver meilleur compagnon de route. Premier constat, si vous voulez séjourner au campement WCF, dépassez l’image d’Épinal des chimpanzés, dites-vous que vous n’en verrez probablement pas. Les chimpanzés ne sont que la partie émergée de l’iceberg de Taï, si on accepte cette métaphore un peu anachronique en cette période de changement climatique. En revanche après deux heures de marche au-delà du camp nous avons pu voir les colobes rouges et leurs acrobaties à 40 mètres de hauteur et les mangabeys, ces grands singes herbivores qui déambulent en groupe, calmement, sur le sol à la recherche de fruits tombés des arbres. C’est à peine si notre présence les dérangeait, il faut dire que les individus que nous suivions était ce que l’on appelle un groupe « habitué » après des mois de travail patient mené par nos guides qui connaissaient chacun des individus. Ces guides très bien formés à la zoologie et à la botanique répondaient à toutes nos questions. Ceux qui aiment les arbres, leur taille et leurs formes inattendues seront servis. Le WCF dénombre environ 3000 chimpanzés dans la forêt, autant de panthères et 600 éléphants de forêt, sans compter toutes les autres espèces forestières, antilopes, buffles, oiseaux. Notre échappée forestière a été complétée par une soirée culturelle dans un village à la lisière de la forêt et par une ballade dans une exploitation d’agro foresterie cultivant le Makoré un arbre local, très présent dans la forêt, qui reconstitue du couvert forestier tout en permettant sous ses frondaisons de la culture vivrière et dont les fruits, de la même famille que l’argan ou le karité, produisent une huile de grande qualité.

Les équipes de WCF font un gros travail de préservation, appuyées par les agents ivoiriens de l’Office Ivoirien de Protection des forêt. Les résultats sont tangibles sur place. De l’espoir et surtout la preuve que l’avenir climatique et la disparition de la biodiversité ne sont pas encore joués si nous nous en donnons les moyens.

CCo

Pour aller plus loin, connaître le WCF et visiter le site : https://www.wildchimps.org/francais/quoi-de-neuf.html