Quel service public pour les Français de l’étranger ? – LFCI N°30 du 25 mai 2021

Quel service public pour les Français de l’étranger ? – LFCI N°30 du 25 mai 2021

Un service public de qualité fait partie de notre pacte républicain. Pour les Français de l’étranger, avec l’enseignement et les liens familiaux au pays, le service public consulaire est le troisième pilier qui les rattache à la métropole. Il est au cœur de notre vouloir vivre ensemble en tant que communauté profondément attachée à la

Un service public de qualité fait partie de notre pacte républicain. Pour les Français de l’étranger, avec l’enseignement et les liens familiaux au pays, le service public consulaire est le troisième pilier qui les rattache à la métropole. Il est au cœur de notre vouloir vivre ensemble en tant que communauté profondément attachée à la fois à sa citoyenneté française et à son pays d’accueil.

L’administration française est garante de nos droits politiques, civils, économiques et sociaux. Comme dans toutes les administrations, les agents du consulat subissent les restrictions budgétaires. La COVID a montré dramatiquement comment les coupes sombres menées depuis des années ont amené le service public hospitalier au seuil de la rupture. Les diminutions des crédits pour l’enseignement français à l’étranger se traduisent par une augmentation des coûts de scolarité que les bourses viennent difficilement compenser et par des inquiétudes sur la qualité éducative des établissements homologués.

La dématérialisation des actes administratifs est l’une des réponses au maintien des services essentiels que les services publics doivent fournir aux citoyens français. Cette politique dont on comprend les raisons d’un point de vue de la gestion des finances publics éloigne nos compatriotes de leur administration. La crise sanitaire est venue aggraver la situation.

Pour beaucoup, comme pour l’apprentissage d’une langue, l’utilisation des portails pour accéder au consulat est difficile. Nombreux sont ceux qui se découragent et abandonnent. Ce n’est pas qu’une question générationnelle, « tout le monde va s’y mettre », entend-on souvent. La difficulté matérielle à avoir une connexion et une équipement de qualité est un frein pour entrer en contact avec l’administration française, une entrave qui concerne d’abord les plus fragiles.

Nous sommes allés à la rencontre de nos compatriotes hors d’Abidjan, cette situation est revenue à chaque fois, elle crée parfois de l’angoisse. Notre association et son élue consulaire interpellent régulièrement le consulat. Beaucoup de situations concrètes qui ne peuvent être posées via le portail, sont alors prises en charge par des personnes qui doivent interpeller directement les agents du consulat dont le professionnalisme n’est pas à remettre en cause. Mais les conditions d’accueil au guichet, les permanences téléphoniques aléatoires, la digitalisation des relations sociales, restreignent les possibilités de contact et affaiblissent la confiance des Français de l’étranger dans leur service public. C’est un fait. Un poste supplémentaire sera créé au consulat à la rentrée, nous en prenons acte mais il ne répond pas au besoin de nos compatriotes pour un accès plus fluide au service public consulaire. Il ne s’agit pas simplement d’une demande de confort pour un accès facilité, mais d’abord de la nécessité de renforcer notre pacte républicain à l’étranger.

 

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