Le pic redouté de la crise sanitaire tarde à arriver, mais la crise économique est déjà là et elle ne fait que commencer. Que ce soient pour les entreprises françaises installées en Côte d’Ivoire ou pour les entreprises de droit ivoirien créées par des Français, les effets de la crise sur l’activité industrielle et commerciale sont énormes. Il y a 600 entreprises ivoiriennes gérées ou créées par des Français inscrites à la chambre de commerce Franco-ivoirienne. Le panel de toutes ces entreprises est large : depuis les filiales françaises de grands groupes aux reins plus solides bénéficiant des dispositifs de soutien à l’économie en France jusqu’aux petites pme, restaurateurs, coiffeurs, boutiques, indépendants, de droit ivoirien qui ont le plus souvent des trésoreries tendues. Les autorités ivoiriennes ont pris de nombreuses mesures de report ou d’allègement de charges. Ces mesures utiles et nécessaires ne couvrent pas toutes les difficultés auxquelles les entrepreneurs français doivent faire face : perte de chiffre d’affaire (totale pour certains sur le mois d’avril), report et annulation de commandes, avances sur marchés qui ne seront pas réalisés. Les salaires des collaborateurs Français et Ivoiriens ne pourront être honorés. Beaucoup d’entre nous sont déjà dans des situations très délicates (loyers, scolarités, salaires du personnel de maison). Pendant ce temps tous les amendements présentés par les sénateurs des Français de l’étranger pour soutenir les 3,5 millions de Français vivant hors de France ont été rejetés. Dans quel état sortirons-nous de cette épreuve ?