Le 43 e BIMA rétrocédé par la France à la Côte d’Ivoire – LFCI N°50 – mars 2025

Le 43 e BIMA rétrocédé par la France à la Côte d’Ivoire – LFCI N°50 – mars 2025

La rétrocession du camp militaire français à la Côte d’Ivoire est effective depuis le 20 février dernier. Une passation historique même si elle ne sonne pas pour autant le départ définitif des forces françaises en Côte d’Ivoire. C’est fait ! Depuis le 20 février dernier, le 43e BIMA est devenu officiellement le Camp général de

La rétrocession du camp militaire français à la Côte d’Ivoire est effective depuis le 20 février dernier. Une passation historique même si elle ne sonne pas pour autant le départ définitif des forces françaises en Côte d’Ivoire.

C’est fait ! Depuis le 20 février dernier, le 43e BIMA est devenu officiellement le Camp général de corps d’armée Ouattara Paul Thomas d’Aquin, au terme d’une cérémonie – plutôt minimaliste – en présence du  Vice-Président de la République Tiémoko Meyliet Koné, du Premier Ministre Robert Beugré Mambé, du Ministre de la défense Téné Brahima Ouattara, de son homologue français Sébastien Lecornu et de l’Ambassadeur de France. Les élus et représentants des associations françaises, dont ceux de Français du monde CI étaient présents. Cette prise de contrôle du camp de Port Bouët par les autorités ivoiriennes avait été annoncée par le Président Alassane Ouattara dans son allocution du 31 décembre dernier.

Pour autant, la présence militaire française ne disparaît pas totalement en Côte d’ivoire. Plus qu’un départ, c’est plutôt d’une réduction d’effectifs assortie d’un « recyclage » des missions dont il convient de parler. Ainsi, une petite centaine de militaires sera maintenue à Port Bouët pour des missions de formation et non plus d’intervention.

Pas de rupture brutale

Contrairement aux pays de l’AES, la Côte d’Ivoire n’a pas dénoncé ses accord militaires avec la France. Pas de rupture brutale donc mais un transfert de souveraineté en douceur dans le cadre d’une redéfinition de la coopération militaire entre les deux pays axée principalement sur la lutte antiterroriste. Du reste, à ce dispositif s’ajoute l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme, basée à Jacqueville. Notons par ailleurs que les effectifs militaires français peuvent être renforcés à tout moment, sur demande des autorités ivoiriennes.

Relations au beau fixe

Tous les intervenants ont souligné la qualité manifeste des relations entre militaires Français et Ivoiriens qui a conduit à cette transition apaisée. Si la France reste présente, le symbole est fort : seul le drapeau ivoirien flotte désormais sur l’ex 43e BIMA.

Ouattara Paul Thomas d’Aquin (1916 – 1990) : Premier Chef d’Etat major des FANCI

Originaire de Katiola, il s’engage comme « tirailleur sénégalais » dans les forces françaises lors de la guerre de 1939-1945. il est nommé Chef d’Etat major des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire, de l’Indépendance à 1974. Réputé rigoureux, loyal et dévoué, il est promu général en 1966. Il dirigera Lamine Fadiga, Aboulaye Coulibaly, Emile Constant Bombet… A sa retraite militaire, au terme de 25 ans au service de l’armée française et de 14 ans au service de l’armée ivoirienne, il deviendra maire de Katiola (en 1980) avant de s’éteindre à 73 ans en 1990.

Le 43e BIMA en dates

1er février 1978 : création du 43e BIMA à partir du 43e Régiment d’infanterie coloniale et du 43e Régiment d’infanterie de marine

2002 : Le 43e BIMA est intégré dans l’Opération Licorne après la rébellion du 19 septembre

1er janvier 2015 : le 43e BIMA est intégré sous le nom d’EFCI (« Eléments français en Côte d’Ivoire ») dans les FFCI (« Forces françaises en Côte d’Ivoire ») dans le cadre d’un accord de partenariat de défense signé en 2012.

20 février 2025 : le 43e BIMA est rétrocédé à la Côte d’Ivoire sous le nom de « Camp général de corps d’armée Ouattara Paul Thomas d’Aquin »

Avec Jean Mathiot, Directeur de l’IFCI, Christophe Kassi, Président de FDM CI, Jackie Bertho, Conseillère des Français de CI, Rolande Etté, présidente de l’AAGCI, Baptiste Heintz, Conseiller des Français de CI.

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